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International Journal of Environmental Studies, 2015 Vol. 72, No. 2, 265–287, http://dx.doi.org/10.1080/00207233.2014.961270 Exploitation de bambous (Sinarundinaria alpina (K. Schum.) C.S. Chao & Renvoize), cause des conflits entre le Parc National de Kahuzi-Biega et la population environnante: stratégie de conservation et de résolution de conflit ADOLPHE CHIBEMBE SAFARI†, RADAR NISHULI BIRHASHIRWA‡, FÉLICITÉ KAMWANGA FATUMA§ ET JEAN DE DIEU MANGAMBU MOKOSO¶,‖* †Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, Direction Provinciale du Sud-Kivu, Service de recherche, Bukavu, 852 B.P: 570 Bukavu, R.D. Congo; ‡Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, Site du Parc Nationale de Kahuzi-Biega, Tshivanga, BP: 852 Bukavu, R.D. Congo; §Barreau de Bukavu, O.N.A: 5075. Sud-Kivu/R.D. Congo; B.P 30 Cyangugu/RWANDA; ¶Université Officielle de Bukavu, Faculté des Sciences, Département de Biologie, Laboratoire de Systématique Végétale et de Biodiversité, BP: 570 Bukavu, R.D. Congo; ‖Université d’Anvers/ Belgique, Département de Biologie, Universiteitsplein 1-C, B-2610 Antwerp-Wilrijk, Belgique Sinarundinaria alpina est une espèce de bambou de montagne qui est aujourd’hui à la base d’un conflit entre les gestionnaires du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) et la population riveraine. Cette espèce rencontrée dans la zone des montagnes subit des menaces par cette dernière en vue de satisfaire leur besoin pour diverses catégories d’usages. Nous avons installé six parcelles permanentes, chacun de 3 hectares entre 2000-3000 mètres d’altitude et nous avons effectué des inventaires floristiques. En outre, nous avons aussi prélevé des menaces des exploitations de bambous dans le PNKB. Toutes les données ont été quantifiées à l’aide des analyses statistiques. Les résultats obtenus ont montré que 196 espèces différentes existent dans ces six parcelles permanentes du groupement de bambous. La position de ce groupement à Sinarundinaria alpina dans la dynamique de reconstitution des forêts ombrophiles est confirmée par la présence des arbres arborescents et les pépinières de ces arbres. Les mêmes résultats révèlent que 53 espèces, soit 27% des plantes observées, dont les jeunes pousses de Sinarundinaria alpina, interviennent dans l’alimentation de grand singes, notamment le Gorille de Grauer (Gorilla beringei graueri). Cette forêt apparaît donc comme l’un de leurs habitats essentiels. La diminution de la surface occupée par les bambous est due premièrement aux actions anthropiques qui sont suivies des menaces naturelles (envahissement de la liane Sericostachys scandens, dépérissement du bambou du PNKB et de l’attaque de coléoptère). Suite à ces diagnostics, des options stratégiques ont été formulées. Plusieurs points forts ont été notés, notamment sur la multiplication des pépinières de repiquages et des distributions auprès de la population riveraine qui permettent de présager un fort développement de cette filière dans le futur. Cette étude constitue un point de départ pour une investigation plus approfondie. Mots-clés: Sinarundinaria alpina; Conflit; Stratégie de conservation; PNKB; RDC Sinarundinaria alpina is a species of mountain bamboo which is a source of various conflicts between the managers of the Kahuzi-Biega National Park (KBNP) and surrounding communities. *Auteur correspondant. Courriel: mangambu2000@yahoo.fr © 2014 Taylor & Francis S.A. Safari et al. 266 This mountainous species is threatened by these communities to meet their need for various uses. Six permanent plots of 3 hectares were set between 2000–3000 metres above sea level and floristic inventories were made. In addition, information related to anthropogenic threats related to bamboo exploitation was recorded. All data were analysed using quantitative statistical parameters. Results suggest the existence of 196 species in these six permanent plots of the group Bamboo. The position of this Sinarundinaria alpina vegetation in the dynamic rainforest recovery dynamics is confirmed by the presence of trees and tree-nurseries of these trees. Fifty-three species, 27% of the plants observed, including Sinarundinaria alpina seedlings, contribute to the daily feeding of great apes, mainly Grauer’s Gorilla (Gorilla beringei graueri). This forest appears to be one of their critical habitats. The decrease in the area covered by bamboos is due primarily to anthropogenic activities but also some natural hazards (expansion of Sericostachys scandens, natural fading of Bamboo and attacks by beetles). Following these findings, conservation strategies were proposed. Several strengths were noted, including multiplication of bamboo nurseries and distribution of seedlings to local communities. This can be seen as a strong development of this sector in the future. This study is a preliminary assessment for further investigation. Keywords: Sinarundinaria alpina; Conflict; Conservation Strategy; KBNP; DRC Introduction Les régions montagneuses des forêts tropicales présentent une grande diversité sur le plan structural et floristique et font partie des écosystèmes les plus complexes et importants du point de vue de la richesse floristique, mais elles subissent un rythme de disparition à pas géant [1–3]. La menace majeure que connaît cette forêt provient de multiples besoins de l’homme [4,5]. Cette modification de la forêt, engendrée par l’exploitation, présente deux aspects: ouverture de la canopée et conséquences sur la végétation subsistante et sur le sol. L’exploitation sélective (écrémage), limitée à une ou à quelques espèces d’arbres ayant un diamètre minimal, peut aboutir à la formation de quelques clairières par hectare relativement restreintes. Une telle exploitation fera disparaître certaines espèces et les arbres de certaines dimensions [6,7]. Le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB), en République Démocratique du Congo (RDC), se trouve dans la partie sud de la chaîne Kivu-Ruwenzori (Province du Sud-Kivu) aux environs de la ville de Bukavu. Malgré son statut de domaine de conservation, le Parc n’est pas épargné de cette situation. Depuis longtemps, la population riveraine du PNKB, dans sa partie de haute altitude exerce une pression anthropique sur le Sinarundinaria alpina (bambou) de cette aire protégée. C’est une espèce de monocotylédone: sous-famille de Bambousoideae, famille des Poaceae, ordre des Poales. C’est une espèce de bambou sempervirent à court rhizome atteignant 11,3 centimètres d’épaisseur, et à tiges habituellement peu groupées; tige (chaume) érigée, atteignant 21 mètres de haut et 12,5 centimètres de diamètre, jaunâtre à maturité, creuse, à paroi épaisse, à nombreux nœuds, abondamment ramifiée. Ses feuilles sont alternes, simples et les caulinaires engainantes. Son inflorescence est en panicule terminale. C’est une plante originaire d’Afrique, au centre d’endémisme afro-montagnard [3,8,9]. D’après les mêmes auteurs, elle se trouve en Éthiopie, au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda, au Burundi, en RDC, au Rwanda, au Malawi, au Zimbabwe et en Zambie, parfois elle déborde cette région (figure 1) devenant une espèce de liaison afro-montagnarde/guinéo-congolaise/ soudanienne (Cameroun, République du Congo et Soudan du Sud). Depuis deux décennies, la région du Kivu subit une forte dégradation environnementale et une perte de ses ressources naturelles; celles-ci sont liées à la surpopulation, aux multiples guerres et conflits sociaux ainsi qu’à la pauvreté [12]. Parmi les plantes les plus menacées, on peut citer le bambou, dont son exploitation artisane et sa vente sont Exploitation de bambous 267 Figure 1. Carte du Parc National de Kahuzi-Biega, Mangambu et al. [10] et la carte africaine montre la distribution de l’espèce Sinarundinaria alpina [11]. devenues des activités génératrices des revenus pour certains ménages de la population riveraine du PNKB. D’après Mangambu [4], la forêt de bambous située dans la partie haute altitude, est l’un des principaux écosystèmes du PNKB. On n’estime que 37% de la superficie totale de la zone de montagnes. La coupe de bambou du PNKB est interdite par la loi N°13/003 régissant la conservation de la nature en RDC [13]. Dans ce sens, un conflit ouvert a été déclenché entre la population riveraine et les gestionnaires du Parc suite aux fréquentes arrestations des coupeurs. Dans le cadre de l’approche participative prônée par le PNKB sous financement de la Coopération internationale allemande (GIZ), une stratégie de domestication des bambous a été envisagée en 2000. Notre étude se propose d’enrichir la base de données dans ce domaine et vise encore à établir des stratégies solides de ce site du patrimoine de l’UNESCO pour la sauvegarde de cette espèce. L’hypothèse centrale posée dans notre étude est que le conflit lié à l’exploitation des bambous sera-t-il résolu entre la population riveraine et les gestionnaires de ce site par sa domestication? Les objectifs consignés sont: (i) inventorier les espèces du groupement à Sinarundinaria alpina et montrer son importance floristique et son intervention dans l’alimentation de grands singes, (ii) donner les traits floristiques et physionomiques de ce groupement, (iii) 268 S.A. Safari et al. montrer les principales menaces concernant l’extinction des bambous, (iv) déterminer l’usage de cette espèce par la population environnante du PNKB, (v) établir des stratégies de conservation et de résolution des conflits entre les gestionnaires du Parc et la population riveraine. Pour cette raison, notre discussion est orientée sous l’angle fonctionnel, révèle cette végétation comme un des habitats essentiels et menacés au sein du PNKB. Cela plaide pour l’amélioration de sa conservation et renforce la connaissance du PNKB comme l’un des principaux refuges écologiques en vertu desquels le Rift Albertin est un véritable hotspot de la biodiversité [1,2]. Méthodes Zone d’étude Notre étude est effectuée au Parc National de Kahuzi-Biega, d’une superficie de 6000km2 (figure 1). Ce Parc fut créé en 1970 [4] pour protéger les gorilles des plaines orientales (Gorilla beringei graueri Matschie) et leur habitat [4] (figures 2a et 2b). Il comprend deux sommets principaux qui sont des volcans éteints, le Kahuzi d’une altitude de 3308 mètres et le Biega d’une altitude de 2790 mètres, et se situe dans la partie sud de la chaîne de montagnes Kivu-Ruwenzori, d’axe NNE-SSW, longeant, à l’ouest, le Rift Albertin [4], entre les deux centres d’endémisme guinéo-congolais et afro-montagnard [4,14]. Selon leur physionomie et leur composition floristique, en fonction de l’altitude, les forêts du PNKB se différencient en étages planétaire (678–1250m), submontagnard (1250–1700m), montagnard (1700–2600m) et afro-subalpin (2600–3326m) [15]. Dans son ensemble, la région bénéficie de climats de montagne (du type Cf de Köppen), avec des pluies abondantes, oscillant entre 1750–2000 millimètres par an [14]. Au mont Kahuzi, avec les gelées nocturnes, on trouve un climat afro-alpin. L’humidité atmosphérique est constamment élevée parallèlement à la variation de la couverture nuageuse. La durée de la saison sèche ne dépasse pas deux mois [14,16]. La température varie selon l’altitude, et le sol est superficiel et acide [15]. Figure 2a et 2b. Vue de la forêt à Sinarundinaria alpina et gorille qui mange une jeune pouse de bambou Source: Chimbembe et Mangambu. Exploitation de bambous 269 Collecte des données Le dispositif d’échantillonnage est composé de six placeaux permanents de 3 hectares chacun. Pour chaque étage de végétation, nous plaçons deux placeaux permanents délimités de la manière suivante : deux placeaux installés entre 2050–2300 mètres (étage de montagne horizon moyen), deux entre 2300–2600 mètres (étage de montagne horizon supérieur) et deux restantes entre 2600–3000 mètres (étage afro-subalpin) d’altitude (figure 3). Cette disposition est inspirée de Gentry [17] et Tuomisto et al. [18] qui utilisent les parcelles considérées comme des ensembles homogènes, ce qui permet d’inventorier les espèces dans un peuplement donné, en vue d’évaluer son impact. Les coordonnées sont prises sur le terrain à l’aide d’un GPS (marque Garmin 62), suivant les critères d’emplacement des parcelles de l’échantillonnage. Vérifications taxonomiques des espèces Les identifications des espèces amorcées sur le terrain ont été vérifiées à la fois par comparaisons avec les spécimens de référence conservés aux herbiers du Centre des Recherches en Sciences Naturelles de Lwiro et de l’INERA Mulungu en RDC. En plus nous avons utilisé les flores et ouvrages botaniques concernant l’Afrique tropicale [19,20,21,22,23,24] et les catalogues de mise à jour taxonomique de Lebrun et Stork [25,26,27,28] et Roux [29]. Figure 3. Représentation schématique de la localisation de dispositif. S.A. Safari et al. 270 Analyses statistiques Pour les analyses, une multitude d’indices est développée, les principaux indices utilisés ont été traités par le logiciel PAST [30]: - La moyenne arithmétique (X ): ou empirique d’une série statistique est la moyenne ordinaire [31], c’est-à-dire le rapport de la somme d’une distribution (x1+x2+…….x n) d’un caractère statistique quantitative discret par le nombre de distribution (n) (équation 1). n 1X X þX þX þ::::::::Xn X ¼ 1 2 3 ¼ xi n i¼1 n Equation 1 - L’indice de diversité de Shannon (H’): indique la richesse en espèces au sein d’un écosystème local (Shannon, 1949 repris par Grall et Hily [32] (équation 2). H’ ¼ X Ni N  log2   Ni N Equation 2 Ni est le nombre total d’individus d’une espèce donnée (i variant de 1 à∑), ∑ le nombre total d’espèces et N le nombre total d’individus. - L’équitabilité de Piélou (EQ): est le rapport de la diversité d’un peuplement ou d’un échantillon et le nombre N d’espèces présentes. Il exprime la régularité, la répartition équitable des individus au sein des placettes [32] (équation 3). EQ ¼ ISH log2 N Equation 3 - Indice de diversité de Margalef (D): mesure la richesse spécifique [33] et montre une relation linéaire parfaite entre cet indice et la richesse spécifique [34]. Il se traduit par la formule suivante (équation 4): D¼ ðS 1Þ lnðN Þ Equation 4 Avec S (nombre d’espèces) et N (nombre d’individus), soit le nombre de présences dans les placeaux. - L’indice de Simpson (S): est la mesure de probabilité entre deux individus sélectionnés au hasard appartenant à la même espèce (le maximum de diversité étant représenté par la valeur 1, et le minimum de diversité par la valeur 0 [35]. C’est la probabilité que deux individus appartiennent à la même espèce dans une communauté de taille ni [34] (équation 5). S¼ X fi2 Avec fi ¼ ni N Equation 5 Exploitation de bambous 271 Résultats Étude floristique du groupement à Sinarundinaria alpina au PNKB Au PNKB le groupement à Sinarundinaria alpina apparaît aux environs de 2000 mètres et peut remonter, comme c’est le cas au Kahuzi, jusqu’à 3000 mètres d’altitude. Sur les 18 hectares couvrant nos inventaires dans six placeaux, nous avons inventorié 196 espèces reparties de la manière suivante: 162 des Phanérophytes (soit 82,6%) et 34 (soit 27,4%) sont des fougères et leurs alliées (annexe 1). D’après leur morphologie, il y a une dominance des plantes ligneuses avec un taux spécifique de 54%; les herbacées représentent 46% de la flore. Parmi les plantes ligneuses, les arbustes dominent avec 17% d’espèces. Parmi les herbacées, les plantes vivaces (31%) dominent les plantes annuelles (16%). Deux types de groupement à S. alpina sont rencontrés dans la zone de montagnes du PNKB. Le premier constitue des groupements homogènes formés par l’espèce S. alpina et l’autre formé par S. alpina, mêlée à quelques arbres pour former la forêt mixte de bambous. La strate supérieure atteint 28 mètres de hauteur et elle est composée uniquement de Sinarundinaria alpina. Dans le sous-bois règne une demi-obscurité peu favorable au développement d’une strate inférieure dont le recouvrement ne dépasse jamais 15 à 20%. On y trouve Pilea bambuseti, P. ceratomera, P. johnstonii, P. rivularis, Laportea alatipes, divers Polypodiaceae et très souvent des jeunes Podocarpus milanjianus. Physionomie, structure verticale du groupement à Sinarundinaria alpina au PNKB Le groupement à Sinarundinaria alpina du PNKB est une végétation variée et dense. La moyenne d’individus de bambou est de 6,14 pieds par m². La canopée étant supérieure à 75% de couverture, il s’agit donc d’une végétation fermée. Une proportion importante de bambous morts a été observée, soit 23,93% des individus observés. La physionomie de peuplement du groupement se caractérise par quatre strates (annexe 1): - la strate arborescente supérieure, d’une hauteur de 23 à 27 mètres et ne fournissant qu’un cinquième du nombre, englobe des espèces inventoriées. Les espèces les plus importantes dans cette strate sont: Podocarpus milanjianus, Polyscias fulva, Carapa grandiflora, Chrysophyllum africanum, Syzygium guineense et Tabernaemontana johnstonii. Leurs houppiers très discontinus laissent passer beaucoup de lumière, ce qui favorise l’expansion de bambous, héliophiles dominants dans l’étage sous-jacent. - la strate arborescente inférieure, atteint la hauteur de 20 mètres dans certains endroits comme l’étage de montagne en horizon inférieur. Son recouvrement est supérieur à la moitié de la surface de la forêt observée. Ici nous avons des espèces comme Dombeya goetzenii, Macaranga kilimandscharica, Maesa lanceolata, Neoboutonia macrocalyx et Sinarundinaria alpina. - La strate arbustive, haute de 6 à 8 mètres renferme des hémi-scyaphytes, plus nombreuses que les espèces de chacune des autres strates (annexe 1). Les principaux arbustes recensés à ce niveau sont notamment Galiniera coffeoides, Canthium hispido-nervosum, Canthium oligocarpum, Pleicarpa pycnantha, Rytiginia bugoyensis, Rytiginia kivuensis et Xymalos monospora. S.A. Safari et al. 272 Les espèces qui forment ce cortège floristique global ont été classées en fonction de leurs affinités respectives. C’est là que foisonnent presque toutes les lianes du groupement (Jasminum abyssinicum, Jaundea pinnata, Periploca linearifolia, Rhynchostigma racemosum, Rubus steudneri, Rutidea syringoides, Stephania abyssinica, Tacazzea apiculata et Urera hypselodendron). Plus de la moitié des épiphytes observées (Polystachya cultriformis, Polystachya virginea, Peperomia arabica, Drynaria laurentii, Asplenium sthulmannii, Drynaria laurentii, Drynaria volkensii, Canarina eminii, Lepisorus excavatus et Pleopeltis lanceolata) sont représentées dans cette strate. - La strate sous-arbustive et herbacée, atteignant 2 mètres de hauteur comprend environ un tiers des espèces recensées dans le peuplement. Parmi les herbes (Acalypha psilostachya, Achyranthes aspera, Brillantaisia patula, Plectranthus laxiflorus, Thunbergia alata, Thunbergia stuhlmanniana, Satureja pseudosimensis, Justicia flava, etc.) qui forment la strate herbacée, nous avons aussi noté dans cette strate des plantules d’arbres cités: Chrysophyllum africanum, Tabernaemontana johnstonii, Entandophragma excelsum, Cyathea manniana et Podocarpus milanjianus. Détermination des indices de diversité dans le peuplement à Sinarundinaria alpina Les indices de diversité utilisés confirment la diversité dans ce groupement à Sinarundinaria alpina au PNKB. L’indice de Shannon tout comme ceux de Margalef et de Simpson sont plus élevés dans les forêts de bambous de montagnes du PNKB. Ce qui stipule une richesse spécifique élevée et une équitabilité au sein des placeaux de cette forêt ou de cet écosystème mono dominant des bambous (c’est-à-dire montre donc une équitabilité élevée au sein de groupement de bambous dans trois étages de montagne du PNKB). L’équitabilité de Piélou calculée en considérant les espèces recensées sur chacun des six placeaux est 1 (tableau 1). Cette forte valeur (1) reflète partout une distribution équitable de ces espèces sur les massifs du PNKB dans deux étages parcourus. Ceci montre aussi l’ubiquité de la correspondance des sites prospectés d’un grand nombre d’espèces sur l’étendue totale de l’échantillonnage, peu d’entre elles sont confinées sur un intervalle altitudinal restreint. Une interprétation complémentaire (tableau 1) de cette situation est donnée lors de la discussion des résultats. Les sites forment deux blocs suivant qu’ils sont d’horizons moyen ou supérieur de l’étage montagnard (S1, S2, S3 et S4) et de l’étage afro-subalpin (S5 et S6). Pour les sites de l’étage montagnard, il s’observe un niveau de regroupement suivant les sites de récolte (figure 4). Mais du vue de diversité spécifique d’espèces, S5 est plus Tableau 1. Taxa_S Dominance_D Simpson_1-D Shannon_H Margalef Equitability_J Calcul de valeurs moyennes des indices de diversité dans les différentes placettes. S1 S2 S3 S4 S5 S6 140 0,007 0,993 4,942 28,13 1 139 0,007194 0,9928 4,934 27,97 1 146 0,006849 0,9932 4,984 29,1 1 132 0,007576 0,9924 4,883 26,83 1 107 0,009346 0,9907 4,673 22,68 1 74 0,01351 0,9865 4,304 16,96 1 Les sites forment deux blocs suivant qu’ils sont d’horizons moyen et supérieur de l’étage montagnard (S1, S2, S3 et S4) et de l’étage afro-subalpin (S5 et S6). Exploitation de bambous Figure 4. 273 Correspondance des sites prospectés (regroupement suivant les sites des récoltes). Tableau 2. Hiérarchisation des menaces de bambous suivant les critères d’analyse utilisés. Menaces inventoriés Étages parcourus Altitude Coupe de bambou Envahissement par Sericostachys scandens Dépérissement des bambous Maladie Total Superficie endommagé Intensité Σ/12 hectares E.M/HI 2000–2300m 1,9 ha 0 E.M/HS 2300–2300m 0,9 0,35 E. A SA 2600–3326m 0 0 10 4 10 9 0,2 ha 15 16 1,9 ha 0,35 0,1 1,7 ha 0,2 ha 136 136 Légende: E.M/HI: étage de montagne/horizon inferieur, E.M/HS: étage de montagne/horizon supérieur et E. A SA: étage afro-subalpin. diversifiée que S6, car S5 regroupe à la fois les espèces des étages montagnards et afrosubalpin, tandis que S6 contient que les espèces afro-subalpin. Quelle que soit cette situation, les résultats montrent une affinité floristique prononcée entre les sites qui se trouvent dans le peuplement de bambous au PNKB. Analyse des menaces de bambous au PNKB Nos enquêtes sur le terrain montrent deux sortes de pressions qui sont exercées sur les bambous du PNKB. La hiérarchisation des menaces pour l’ensemble de cet écosystème est présentée dans le tableau 2. Il découle de ce tableau, qu’une pression anthropique vient en première place. Cela est due aux activités de coupe des bambous du Parc. Mais, il existe aussi d’autres pressions sur les bambous du PNKB. Il s’agit de pression naturelle qui est due: S.A. Safari et al. 274  aux phénomènes naturels de dépérissement du Bambou,  à l’envahissement de la liane Sericostachys scandens et  à l’attaque de coléoptère Dinoderus s’observent dans le Parc (tableau 2). Ces conséquences ont créé le sèchement et la perte de bambous dans des vastes étendues des forêts sur les mont Kahuzi et Biega (tableau 2). Discussion Formation de Sinarundinaria alpina Le bambou creux est présent de manière extensive surtout dans les hautes montagnes de la ligne de partage des eaux entre le Nil et le Congo, et s’étend vers l’est (500,000 ha, dont plus de 100,000 ha en RDC, en Éthiopie ainsi qu’au Kenya [11]. Au Cameroun, sa superficie est inférieure à 20,000 hectares. Son caractère grégaire se traduit généralement par des peuplements comportant plus de 5000 tiges adultes/hectare en mélange avec des arbres afro-montagnards, et jusqu’à 40,000 tiges par hectare en peuplements purs [11,36,37]. L’espèce en tant que telle ne donne pas lieu à des échanges internationaux, mais il existe un commerce dans les pays où cette plante pousse [11,37,38]. Avec l’état actuel de l’exploitation non contrôlée, cette aire de la RDC sera diminuée en considérant les activités illégales au PNKB [39]. En comparant notre flore avec la flore du Kenya sur le plan richesse taxonomique, nous constatons que la flore du PNKB est riche avec 196 espèces par rapport à l’inventaire effectué sur toute la végétation de bambous du Kenya par Hemp [40] qui n’a inventorié que 128 espèces différentes et en Uganda, 139 espèces sur 28 hectares [11]. Importance floristique de bambou du PNKB L’originalité esthétique de Sinarundinaria alpina est inhérente au port arborescent et à son feuillage. Cela contribue indubitablement à l’attrait du PNKB pour le tourisme de vision susceptible de générer des revenus sur lesquels l’État de la RDC et les riverains du Parc sont en droit de miser (figures 2a et 2b). Toutefois, c’est en tant qu’habitat que ce peuplement se révèle très important [16]. Nous avons vu que le groupement de bambou du PNKB rassemble son ensemble [3,41]. Cette phytodiversité est bénéfique aussi pour la faune, tel que le témoigne la littérature de primatologie consultée [41–48] pour l’alimentation du gorille de montagne (Gorilla beringei graueri) et des observations effectuées sur les chimpanzés (Pan spp.), les babouins (Papio ssp.) et de nombreux singes (Cercopithecus spp., Colobus spp., Cercocerbus spp.) du PNKB. Les résultats obtenus démontrent que 53 espèces, soit 27,06% des plantes du groupement à Sinarundinaria alpina étudié constituent la nourriture de ces singes (annexe 1). De ces plantes reconnues pour leur fruit préféré par des chimpanzés du PNKB, 10 font partie du cortège floristique de ce groupement. Il s’agit de: Bridelia brideliifolia, Myrianthus holstii, Symphonia globilifera, Syzygium guineense, Dombeya goetzenii, Cassipourea ruwenzoriensis, Maesa lanceolata, Ekebergia mildbraedii, Chrysophyllum africanum et Ficus spp. Cependant, les organes végétatifs sont les plus impliqués. Cela est reflété par la contribution de bambous, car les jeunes pousses de cette espèce sont consommées, et les primates restent dans la forêt de bambous pendant quatre mois (septembre-décembre) de chaque année. Exploitation de bambous 275 Usage et commercialisation Au PNKB, les pressions diverses s’accentuent au jour le jour sur les ressources naturelles en général et forestières en particulier à cause de la pauvreté et de l’augmentation de la population riveraine du Parc [10,12,15,49]. Les tiges entières de bambou creux servent à la construction de huttes, surtout comme chevrons, poutres et clôtures. Nos observations sur les marchés de bambous dissimulés dans les villages autour du PNKB en groupements de Bugobe, Cirunga, Ciriri et à Ikoma confirment cet argument. Nos enquêtes montrent que les intermédiaires écoulent leurs marchandises à Bukavu, la principale ville qui utilise plus les bambous du PNKB. Ces marchés mobilisent plus de 600 personnes et permettent de réaliser un montant estimé à peu près à 800,000 $US par an. Le coupeur des bambous du PNKB gagne un revenu mensuel de plus ou moins 40 à 50 $US et 9 à 12 tonnes de bambous sont vendus chaque jour soit 1,5 à 2 hectares de forêt déboisée par jour [50]. Les enquêtes menées par Munyuli [51], aux environs du PNKB, montrent que 6% de la superficie de forêt des bambous du Parc est dévasté par les villageois par an. Le même auteur [51] dans ces recherches, estime que plus de 15,000 tiges de bambous sont coupées par an, alors que le taux de régénération de bambous ne dépasserait pas 7790 tiges par an et par hectare [37,51]. Les mêmes phénomènes ont été manifestés sur les monts Porotos de Tanzanie [11]. Les villages entiers sont construits avec les bambous, et des tuyaux à eau en bambou creux approvisionnaient quelque 100,000 personnes dans les années 1980 [37,52]. Quelques entreprises spécialisées produisent du mobilier en bambou. En Tanzanie et au Kenya, on tisse le bambou fendu pour en faire des paniers et des pots de stockage [11]. En Ouganda, on en fait des ruches, les tiges sèches servent de combustible et les turions sont commercialisés comme légume (au mont Elgon, sur la frontière entre le Kenya et l’Ouganda) vendu en Chine et Thaïlande [8,11,37]. Les feuilles et les fines ramilles servent de fourrage pour le bétail [2,36]. Sinarundinaria alpina est également apprécié pour la conservation des sols, car c’est une couverture de bassin versant plus efficace que les arbres [37,41,51]. La préférence économique du bambou (Sinarundinaria alpina) serait liée à sa longue résistance contre les attaques des charançons (Dinoderus sp.) et celles d’autres insectes xylophages (résistance évaluée à plus de 20 ans [24,40]). En dehors de son usage dans les travaux de construction, le bambou permet aussi la production d’une bonne pâte à papier, selon Hemp [40]. Pressions exercées sur la forêt des bambous et conséquence au PNKB La pression humaine exercée sur le bambou du PNKB s’observe depuis très longtemps à répondre à certains besoins vitaux, la population riveraine se livre à la coupe les bambous [41], sans savoir que la forêt des bambous joue un rôle capital dans la régulation de l’effet de serre dans les grands équilibres climatiques et constitue le plus grand réservoir de biodiversité de la planète [11,41,53]. Elles protègent les sols contre l’érosion, améliorent le microclimat en réduisant la température au niveau du sol et assurent le maintien des qualités nutritives du sol [54,55]. La diminution ou la dégradation de cette forêt pourrait avoir un impact sur la composition et la dynamique de la faune. Ces pressions anthropiques créent des dégradations et des changements naturels ou artificiels de la végétation du PNKB [4]. Les perturbations et les conséquences altèrent non seulement la richesse spécifique, l’abondance des espèces mais aussi la diversité génétique [6], le taux de croissance des 276 S.A. Safari et al. populations, les interactions entre espèces ou encore la dispersion des individus et leur taux de prédation ont un effet négatif sur les mouvements de gorille (Gorilla beringei graueri), l’animal phare en voie de disparition au PNKB. Une agression permanente se montre dans les parcelles perturbées due à la coupe des bambous, qui se traduit par une modification de la composition floristique de canopée et parfois le sous-bois devenu très pauvre. Les résultats obtenus par Mangambu [4] admettent que dans l’étage afro-subalpin du PNKB, certains groupes de plantes, comme les Ptéridophytes sont vulnérables aux changements qui s’opèrent au PNKB. Les actuels changements climatiques observés actuellement sur le couvert végétal dans le PNKB, nous amène à penser qu’il aura des disparitions de certaines espèces rares et endémiques qui se trouvent dans l’étage afro-subalpin. Dans la forêt des bambous de cet étage [4], il y a des plantes tel que Dendromus kahuziensis (Bryophytes), Lycopodium carolinum (Ptéridophytes), Pertusaria kahuziensis (Ascomycètes), Pauridiantha kahuziensis (Rubiaceae) et Psychotria kahuziensis (Rubiaceae) et des animaux comme Angustivestris kahuziensis (Gastropoda), Cercopithecus hamlyni kahuziensis (Primates), Styposis kahuziensis (Arthropoda), Tetrabates kahuziensis (Arachnida) et Oreopaederus kahuziensis (Coleoptera) qui sont endémiques du mont Kahuzi. Ces espèces caractéristiques de cet étage devraient être conservées afin de mieux les utiliser comme espèces indicatrices [4]. Les mêmes constats sont faits par Plumptre [1] dans la région de Misotshi-Kabogo qui englobe la chaîne de mont Marungu et le massif de mont Kabobo à l’est de la RDC. Dans ces sommets on trouvait une forêt des bambous vers les années 1995 [1]. Ce peuplement n’existe plus [2]. Le Chimpanzé de Schweinfurth (Pan troglodytes schweinfurthii), espèce endémique de ce massif qu’on observait dans tous les étages est devenu rare et vu que sporadiquement en pleine forêt. Implications à la conservation de la biodiversité du PNKB La forêt du PNKB est la seule forêt proche de la ville de Bukavu pour laquelle elle joue un rôle de premier plan dans la régularisation du climat urbain [2,3,12]. Nous pensons que Figure 5. Les jeunes pousses des bambous produits dans les jardin d’essai au PNKB. Source: Chibembe. Exploitation de bambous 277 Figure 6a et 6b. Carte de quelques sites d’expérimentation de plantation de bambou (sites de Mucira, Mukumba, Molongo et Mwera). 278 S.A. Safari et al. les conflits avec le Parc diminuent grâce à une attitude positive des communautés locales. Deux axes prioritaires ont été retenus, à savoir, les actions d’information et d’éducation environnementale pour établir des stratégies communes et les actions de domestication du Sinarundinaria alpina dans les champs de paysans. Multiplication des bambous Pour pallier aux multiples problèmes d’exploitation illégale de bambous du PNKB, nous multiplions des pépinières et nous les distribuions à la population pour faire les propres cultures et plantation (figure 5). Concernant les actions de domestication de bambou, il s’agit d’aménager des pépinières puis repiquer les plantules de bambou dans les champs de paysans (figures 6a et 6b). La production de nouvelles tiges est un processus saisonnier, qui permet de reconnaître les successions de tiges appartenant à différentes classes d’âge (figure 5). Nous envisageons aussi une production des tiges qui seront suivies d’une période de deux à trois ans avec un cycle de croissance annuel qui fait intervenir le développement de nouvelles tiges aux apex des rhizomes où la croissance se déclenche lorsque débute la saison des pluies. Les nouvelles tiges atteignent leur taille définitive en 2-4 mois et se ramifient l’année suivante. Nous estimons qu’au cours de la quatrième année de croissance, les tiges sont glabres et suffisamment rigides pour servir de perches. Selon des estimations, les intervalles entre les périodes de floraison vont de 15 ans (entre 2000–2300m d’altitude) à 20 ans (entre 2600–3000m d’altitude). La floraison peut être synchrone au sein d’une population dans des parcelles couvrant plusieurs hectares (figures 7a et 7b). Stratégie de conservation durable La conservation de la biodiversité et l’utilisation durable de ses composantes n’est pas une notion nouvelle. Elle a pour la première fois été discutée en juin 1972, lors de la conférence des Nations Unies sur l’environnement humain à Stockholm [10,12]. La perte de la Figure 7a et 7b. Deux plantations d’expérimentions par la population environnantes du PNKB. Source: Chibembe. Exploitation de bambous 279 biodiversité fait donc l’objet d’une préoccupation croissante à travers le monde. Plusieurs sommets se sont encore tenus afin de renforcer cette initiative de conservation de biodiversité [12,56,57]. Si on parle de la conservation durable de la biodiversité, on touche à des problèmes complexes qui nécessitent des approches pluridisciplinaires difficiles à mettre en œuvre. L’un des obstacles majeurs qu’il importe de surmonter tient au fait que les problèmes à résoudre résultent de processus multiples qui opèrent et doivent être saisis à des échelles de temps, d’espaces et d’analyse différents [49,53,58]. Ainsi s’il est vrai que les problèmes d’environnement sont devenus planétaires, leur analyse nécessite des approches locales qui respectent le caractère hiérarchisé des systèmes écologiques: individus, populations, peuplements, écosystèmes, paysages, etc. Les forêts en pleine régénération comme celle de bambous constituent des puits de carbone non négligeables en relation avec la stabilité du climat [2,3,37,55]. La situation actuelle du PNKB est préoccupante car sa détérioration s’accélère ces 20 dernières années et celle-ci est exclusivement d’origine anthropique [2,59]. On constate d’ailleurs que, après l’abandon de certaines zones dégradées, la régénération peut se faire en quelques années et qu’une stabilité s’installe. Runge [60] et Kabonyi et al. [61] avaient déjà souligné le fait qu’après une période de crise, la forêt pouvait regagner naturellement et rapidement du terrain perdu [61,62]. Sous le climat actuel, favorable à une expansion forestière, une phytodynamique progressive pourrait s’installer [1,2]. En conséquence, pour en revenir à la situation de 1994 (avant les multiples guerres), une protection intégrale de la zone des montagnes s’impose. Dans le cadre d’une gestion forestière du PNKB et pour palier à ces perturbations écologiques telles que démontrées ci-dessous, nous pensons que la prise de conscience de l’état congolais peut impliquer une meilleure distinction entre les effets des perturbations anthropiques et celles des perturbations naturelles sur les structures des peuplements des bambous à différentes altitudes. Il est donc nécessaire que les tenants du pouvoir songent à sauvegarder les écosystèmes supposés fragiles, en vue de les épargner de la disparition à court terme en créant un système de gestion concertée avec les populations locales. Alors, pour assurer à la fois la survie de ces insulaires et aussi la croissance de ces espèces, il faut: - renforcer les essais de domestiquer des bambous et d’autres espèces menacées en créant des plantations où celles-ci seront cultivées et en cas de réussite, les techniques culturales seront enseignées aux populations; - créer plusieurs pépinières qui serviront à l’implantation de ces plantes utilisées par la population; - renforcer les activités de développement aux profits des populations vivant aux environs du PNKB et multiplier les sensibilisations dans le but de sauvegarder les ressources naturelles. De cette manière, la gestion durable des forêts garantit leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour l’avenir, les fonctions économique, écologique et sociale pertinentes, aux niveaux local, national et international, sans causer de préjudices à d’autres écosystèmes. 280 S.A. Safari et al. Conclusions Une exploitation de bambous par la population riveraine du PNKB suite aux crises socioéconomiques et aux déséquilibres conjoncturels aggravés par la poussée démographique a été mise en évidence. Il est urgent qu’une réflexion soit menée à propos du PNKB, vu sa situation dans les environnements immédiats de la ville de Bukavu, et au vu de son importance écologique vis-à-vis de cette dernière. La gestion de bambou creux se limite essentiellement à la récolte des peuplements naturels, ce qui se fait par zone plutôt que par touffe parce que les tiges sont généralement bien séparées. Les rapports et les publications consultées ainsi que nos propres enquêtes depuis l’an 2000 signalent des pertes de peuplements et des menaces de conservation. Néanmoins, les connaissances en matière de sylviculture sont suffisantes pour que des programmes de gestion préliminaires soient appliqués par les chercheurs et les artisans de la conservation, prenant en compte la structure d’âge des peuplements, dans le contexte des produits commercialisables, de l’intensité et de la fréquence des récoltes dans les plantations d’expérimentations. La rareté de la floraison et la viabilité incertaine des semences incitent à mettre au point une méthode économiquement attractive de multiplication végétative, en vue d’une restauration des peuplements et d’une plantation à plus vaste échelle sur des terres agricoles des paysans et aussi dans le Parc. Remerciements Nos remerciements s’adressent à la Coopération internationale allemande (GIZ) qui a initié cette étude depuis 2000 et la Wildlife Conservation Society (WCS) qui a soutenu financièrement cette étude pour son aboutissement. À la direction du site de PNKB pour sa collaboration et la mise en œuvre de cette activité. Ainsi que l’Université Officielle de Bukavu en travers le Laboratoire de Biosystématique pour l’accompagnement scientifique. References [1] Plumptre, A.J., Behangana, M., Davenport, T., Kahindo, C., Kityo, R., Ndomba, E., Nkuutu, D., Ssegawa, P., Eilu, G. et Owiunji, I., 2003, The Biodiversity of the Albertine Rift. Albertine Rift Technical Reports, No. 3. Wildlife Conservation Society. Disponible sur: http://www.wcs.org (consulté 12 février 2014). [2] Plumptre, A., Kujirakwinja, D., Matanguru, J., Kahundo, C., Kaleme, P., Marks, B. et Huhndorf, M., 2008, Inventaires biologiques des régions de Misotshi-Kabogo (Mont et Marungu à l’est de la en RDC. Albertine Rift Technical Reports. Wildlife Conservation Society. Disponible sur: http://www.wcs.org (consulté 12 février 2014). 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Huperzia saururus (Lamarck) Revisan Lepisorus excavatus (Willd.) Ching. Loxogramma abyssinica (Sw.) Presl Lycopodium carolinum (Lawalrée) Symoens Lycopodium cernuum L. Melpomene flabelliformis (Poir.) A.R.Sm. et R.C.Moran Nephrolepis undulata (S.W.) J.SM. Oleandra distenta Kunze Pleopeltis lanceolata Kaulf Pleopeltis macrocarpa (Bory ex Willd.) Kaulf. Pteridium aquilinum (L.) Kuhn Stocken Pteris pteridioides (Hook.) Ballard Pyrrosia schimperiana (Mett ex Kuhn) Alston Vittaria reekmansii Pic.Serm. Vittaria volkensii Hieron T.M. S1 S2 S3 S4 S5 S6 PCGC Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. 2012 2103 2235 2313 2572 2986 Hvi Hvi Hvi Han Hvi Hvi Han Han Han Han Han Arb Arb Hvi Hvi Hvi Han Hvi Han Han Hvi Han Han + + + + + − + + + 0 + + 0 + 0 + 0 0 + 0 + + 0 + − − + 0 + + 0 0 − + 0 + + 0 0 + + + 0 + 0 0 + 0 − + 0 + 0 + + + − 0 + 0 + 0 + + + 0 + + 0 + 0 + 0 + − 0 + + − + + − 0 + + 0 + + 0 + + 0 − + + 0 + + + + 0 + 0 0 0 + 0 + 0 0 0 0 0 0 0 0 0 + + 0 0 0 0 0 0 0 0 0 + 0 0 0 0 0 + 0 0 + Hvi Hvi 0 0 0 0 + 0 + + 0 + + + Hvi Han Han Han + + 0 + 0 + 0 0 + + 0 + + 0 0 + 0 + 0 + 0 0 + 0 Hvi Hvi Han + + 0 0 + 0 0 − + + − 0 0 + + 0 0 + Han Han + + 0 0 0 0 0 + 0 0 0 0 G,S,P G,S,P G,C G,C (Continued) S.A. Safari et al. 284 Annexe 1. (Continued). Liste des espèces T.M. Sous-total 2. Gymnospermes Podocarpus milanjianus Rendle Sous-total 3. Angiospermes Allophylus abyssinicus (Hochst.) Radlk Acalypha psilostachya Hochst. A.Rich. Achyranthes aspera L. Achyrospermum micranthum Perk Adenia cissampeloides (Hook.) Harms Adenopus abyssinica Hook. f. Afrardisia staudtii (Gilg.) Mey Agauria salicifolia (Lam.) Hook. Albizia gummifera (J.F.Gmel.) C.A.Sm. Alchemilla kiwuensis Engl. Basella alba L. Begonia meyeri-johannis Engl. Bersama abyssinica Fres. Biophytum petersianum Klotzsch. Bothriocline ugandensis (S.Moore) M.Gilbert Bridelia brideliifolia (Pax) Fedde Brillantaisia patula T.Anders Canarina eminii Asch. ex Schweinf. Canthium hispido-nervosum (De Wild.) Robyns Canthium oligocarpum Hiern. Carapa grandiflora Sprague Cassine aethiopica Thunb. Cassipourea ruwenzoriensis (Engl.) Alston Chassalia subochreata (De Wild) Robyns Chlorophytum sparsiflorum Bak. Chrysophyllum africanum A.DC. Cissus adenocaulis (Steudel.) Discoings Clematis hirsuta Perr. et Guill. Clerodendrum johnstonii Oliv. Coleus edulis Vatke Coleus luteus (Güerke) Starner Coleus sylvaticus Güerke Commelina africana L. Commelina diffusa Burm. f. Crassocephalum bumbense S. Moore Crassocephalum mannii (Hook. f.) Milne-Redh. Crotalaria intermedia Kostch. Culcasia orientalis S1 S2 S3 S4 S5 S6 PCGC Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. 2012 2103 2235 2313 2572 2986 22 13 18 19 14 9 A 0 − 0 − 0 − + 1 0 − + 1 Arb Hvi Hvi S-arb L Hvi Arb A A Hvi Han Hvi A Han S-arb + + + + + + + + + + + + 0 + + + + + + + + + + + + + + + + 0 0 + + + + + 0 + + + + + + + + + 0 0 0 + + 0 + + + + + 0 0 0 0 0 0 0 0 + 0 + 0 + + + 0 0 0 0 + + 0 0 + + + 0 + + + 0 0 0 A S-arb Hvi Arb 0 0 0 + + + 0 + + + + + 0 0 + + 0 + + 0 0 0 0 0 Arb A Arb Arb + 0 + + + + 0 0 0 + + + + + + + + 0 + + 0 0 + + Arb Hvi A Hvi L S-arb Hvi S-arb Hvi Hvi Hvi Han S-arb 0 + + + + + + + 0 + + + + + + + + + 0 + + + + + + + + + 0 0 0 + 0 + 0 + + + 0 0 + + + + + + + 0 0 + + 0 0 + 0 + + 0 + + 0 + + + 0 0 0 0 + + + 0 0 0 0 + + + S-arb 0 L + + + 0 + + + + 0 0 + 4 G,C G,C G G,S,C G,C G,C G,C,S G,C C (Continued) Exploitation de bambous Annexe 1. 285 (Continued). Liste des espèces T.M. S1 S2 S3 S4 S5 S6 PCGC Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. 2012 2103 2235 2313 2572 2986 Dalberghia lactea Vakte Desmodium repandum (Vahl.) DC. Digitaria velutina (Forsk.) Beauv. Diospyros honleana F.White Dombeya goetzenii K.Schum. Dracaena afromontana Mildbr. Dracaena laxissima Engl. Drymaria cordata (L.)Wild. ex Roehm. et Schult. Ekebergia mildbraedii Engl. Embelia schimperi Vatke Entandophragma excelssum (Dawe et Sprague) Sprague Epipactis africana Rendle Eriosema montanum Bak. f. Erythrina abyssinica Lam. ex A.Rich. Erythrococca welwitschiana (Muell. Arg.) Prain Ficus thonningii Blume Galiniera coffeoides Delile Galium hamatum Hochst. et A.Rich. Geranium aculeolatum Oliv. Girardinia condensata (Hochst.) Wedd. Gynura ruwenzoriensis S. Moore Hagenia abyssinica (Bruce) J.F.Gmel. Helichrysum globosum Schultz-Bip. Hydrocotyle mannii Hook. f. Hypericum revolutum Vahl. Impatiens burtoni Hooker f. Impatiens niamniamensis Gilg. Impatiens stuhlmannii Warb. Ipomoea involucrata P.Beauv. Ixora burundensis Bridson Jasminum abyssinicum Hochst. ex DC. Jaundea pinnata (Beauv.) Schellenb. Justicia flava Vahl Kalanchoe integra O.Kuntze Kotschya africana Endl. Laportea alatipes Hook. f. Leptactinia seretii De Willd. Lindackeria bukobenis Gilg. Lobelia gibberoa Hems Macaranga kilimandscharica Pax Maesa lanceolata Forsskal Maytenus acuminata (L.f.) Loes Maytenus arguta (Loes.) N.Robson Melinis minutiflora P.Beauv. Microglossa densiflora Hook. f. Mikania cordata (Burm. f.) Bl. Robinson Arb Hvi Hvi Arb A S-arb S-arb Han 0 + + + + 0 0 + 0 0 + + + + + + + + + 0 + + 0 + + + + 0 + + 0 + 0 + + + + + + + 0 0 0 0 0 + + + C,G,S G,C A L A 0 + 0 0 + 0 + + + 0 + + 0 0 0 0 0 0 G,C Hvi S-arb A Arb 0 + + + + + + 0 + + + + 0 + + + 0 0 0 0 0 0 0 0 A Arb Han Hvi S-arb S-arb A Hvi Hvi S-arb Han Han Han Hvi Arb L L Hvi Hvi S-arb Hvi S-arb Arb Arb A A Arb S-arb Hvi S-arb Hvi 0 + + 0 + + 0 0 + + + + + + 0 + + + + + + + + 0 + + + + 0 + + 0 + 0 + + 0 + 0 + + + + + + + + + + + + 0 + + + + + + + + + + + + + + + 0 + + 0 + + + + + 0 + 0 + + + + + 0 + + + + 0 + + 0 + + + + 0 0 + 0 0 + 0 + + + 0 + + + + + 0 + + + + + + 0 + + + 0 0 0 0 0 + + + + + 0 + + + 0 0 0 + + + + + + + + 0 + + + + + + 0 0 0 0 + + + + + + + + + 0 + 0 + + 0 0 + 0 + + + + + 0 + + C G,C G,C,S G,C G C G,C C G C G,C (Continued) S.A. Safari et al. 286 Annexe 1. (Continued). Liste des espèces T.M. S1 S2 S3 S4 S5 S6 PCGC Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. 2012 2103 2235 2313 2572 2986 Mikaniopsis tanganyicensis (R.E.Fr.) Milne-Redh. Milletia dura Dunn. Mimulopsis arborescens C.B.Clarke Mimulopsis solmsii Schweinf. Momordica cissoides Planch. ex Benth. Momordica foetida Schumach Momordica schimperiana Naud. Monanthotaxis orophila (Bout.) Verdc. Myrianthus holstii Engl. Neoboutonia macrocalyx Pax Nuxia congesta R.Br. ex Fresen. Oxalis corniculata L. Oxyanthus speciosus DC. Palisota hirsuta (Thunb.) Schum. Panicum brevifolium L. Panicum calvum Stapf. Panicum massaiense Mez. Panicum maximum Jacq. Parinari excelsa Sabine Pauridiantha kahuziensis Ntore Pavonia urens Cav. Peperomia arabica Miq. Peperomia vogelii (Hook. f.) Engl. Periploca linearifolia Dillon et A.Rich. Peucedanum aculeolatum Engl. Physalis peruviana L. Pilea bambuseti Engl. Pilea ceratomera Weld. Pilea engleri Rendle Piper capense L. f. Plectranthus laxiflorus Benth. Pleiocarpa pycnantha (K.Schum.) Stapf. Polygala ruwenzoriensis Chodat Polygonum salicifolium Brouss. ex Willd. Polyscias fulva (Hiern.) Harms Polystachya cultriformis (Thouars) Sprengel Polystachya virginea Summerh. Psychotria mahonii C.H.Wright. Pycnostachys erici-rosenii R.E.Fries Pycnostachys meyeri Gürke Rapanea pulchra Gilg. et Schellenb. Rhus natalensis Benth. et Krauss. Rhynchostigma racemosum Benth. Rubus steudneri Schw. Rutidea syringoides (Webb.) Brem. Rytiginia bugoyensis (De Wild.) Robyns Rytiginia kivuensis K. Krause Hvi + + + + 0 + A S-arb S-arb Hvi Hvi Hvi Arb Arb A A Hvi Arb Hvi Hvi Han Hvi Hvi A Arb A Hvi Hvi L Hvi Han Hvi Hvi Hvi Arb Hvi Arb S-arb Hvi A Hvi + + 0 + + + + + 0 0 0 + + + 0 + + + 0 + 0 + + + + + + 0 + + + + + + 0 + + + 0 + + + 0 + 0 + + + + 0 + + 0 0 + + + + + + 0 + + + + + + + + 0 + + + + 0 0 + + + + + + + + + + + + 0 + + 0 + + 0 + + 0 + + + + 0 + + 0 + + + + + 0 + + + 0 + + 0 0 + 0 + 0 + 0 + + + + + 0 + 0 0 + + 0 + + + + 0 + 0 0 0 + 0 0 0 + 0 + 0 0 0 0 0 + 0 + + + + 0 + + + 0 0 + 0 + 0 0 + 0 + 0 0 0 0 0 0 0 + 0 + 0 0 0 0 + + 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 + + 0 0 0 Hvi Arb S-arb S-arb A Arb L L L Arb Arb 0 + + + 0 + + + + + + 0 0 + + + + + + + 0 + 0 + + + 0 + + + + + 0 + + + 0 + + 0 + + + 0 + + + + 0 + 0 + + 0 + 0 0 + 0 + + 0 0 + + + C G G,C G,C,B,S C G G,C C G C G,C C C,G G C (Continued) Exploitation de bambous Annexe 1. 287 (Continued). Liste des espèces T.M. S1 S2 S3 S4 S5 S6 PCGC Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. Alt. 2012 2103 2235 2313 2572 2986 Sanicula elata Pouchman ex Don Sapium ellipticum (Krauss) Pax Satureja pseudosimensis Brenan Schefflera goetzenii Harms Schefflera myriantha (Bak.) Drake Senecio maranguensis O.Hoffm. Senecio trichopterygius Muschle R. Sericostachys scandens Gilg. et Lopr. Setaria megaphylla (Steud.) Dur. et Schinz. Sida rhombifolia L. Sinarundinaria alpina (Schumann) C.S.Chao & Renvoize Solanum angustispinosum De Willd. Solanum dasyphyllum Thonn. Spermacoce latifolia Aubl. Stephania abyssinica (Dill. et A. Rich.) Walp. Symphonia globilifera L. F. Syzygium guineense (Wild.) DC. Tabernaemontana johnstonii (Stapf.) Pichon Tacazzea apiculata Oliv. Tarenna graveolens (S.Moore) Brem. Thunbergia alata Bojer Thunbergia stuhlmanniana Lindau Trifolium purseglovei Gillet Triumfetta cordifolia A.Rich. Urera hypselodendron (A.Rich.) Wedd. Vernonia ampla O.Hoffm. Vernonia auriculifera Hiern. Vernonia lasiopus O.Hoffm. Xymalos monospora (Harv.) Warb. Sous-total Total Hvi A Hvi S-arb Arb S-arb S-arb L Hvi + + + 0 0 0 0 0 0 + + + 0 0 0 0 + + + + + + + + 0 + + + + 0 + + 0 + + + + 0 0 0 + + + 0 + 0 0 0 + + + + 0 + S-arb 0 A + + + 0 + 0 + + + 0 + G,C,S Arb S-arb Han Han + + + + + + + + + 0 + 0 + 0 + 0 + + + + 0 0 + 0 G A A A 0 + 0 + + + + + + + + + 0 + 0 0 + 0 G,C,S L Arb Han Han Han S-arb L S-arb Arb S-arb A + + + + + + + + + 0 0 118 140 + 0 0 + + + 0 + + + 0 126 139 + + + + + + + + + + + 128 146 + + 0 0 + + 0 + + 0 + 112 132 + + 0 0 + + + + + + + 93 107 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 63 74 G G,C G C G,C G,C G,C G,C 49 53 Légende: T.M.: type morphologique, S: site, Alt.: altitude, PCGC: plante consommée par les gorilles, singes, babouins et chimpanzés. Copyright of International Journal of Environmental Studies is the property of Routledge and its content may not be copied or emailed to multiple sites or posted to a listserv without the copyright holder's express written permission. 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