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Le Difou (Morus mesozygia Stapf).

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Le Difon (Norus mesozygia Stapf).

Par A. AUBRÉVILLE. Inspecteur principal des Eaux et Forêts des Colonies.

On a parfois présenté comme succédané de l'Iroko, un bois jaune canari, très dur, provenant de l'Afrique Occidentale, que sa structure sépare cependant aisément de l'Iroko. Il s'agissait également d'une Moracée, le Morus mesozygia Stapf. (1). C'est un grand arbre, atteignant 30 m. de haut et 0 m. 60 de diamètre. 11 est donc loin d'atteindre les fortes dimensions de l'Iroko. Ce Morus est une espèce des lisières de la forêt dense ivorienne (type « deciduous forest »), assez fréquente parfois dans les boqueteaux de forêt dense de la zone gui- néene qui précèdent en savane la forêt continue. Néanmoins il pénètre beaucoup plus à l'intérieur et même on trouve des individus isolés dans les « rain forests » côtières (Abidjan). Plus au N, le Morus mesozygia suit les bandes forestières qui, au-delà de la zone de forêt dense, remontent et s'accrochent le long de la Côte occidentale d'Afrique jusqu'au Sénégal. Il est certainement spontané dans certains ravins des collines de Thiès au Sénégal et doit sans doute être considéré là comme un vestige d'anciennes forêts installées à une époque où le climat était plus humide. Les indigènes l'ont aussi répandu dans quelques villages en raison sans doute de son ombrage épais (quelques pieds sont plantés à Dakar comme arbres d'avenue). Vers le S, l'aire de ce Morus s'étend jusqu'au Cameroun.

Le fût est droit et cylindrique, la cime très feuillue. L'écorce est fissurée longitudinalement ou écailleuse chez les vieux arbres. Elle est épaisse et, entaillée, exsude du latex. Quelques grands arbres portent encore des traces d'incision en arêtes de poisson ou hélicoïdales, faites il y a longtemps par les indigènes de la Haute Côte d'Ivoire, qui recueillaient le latex qu'ils mélangeaient au latex des lianes à caoutchouc. L'aubier est blanc, le bois de cœur jaune et dur.

Floraison en Janvier. Fructification en Mars.

Feuilles

— Largement elliptiques, courtement mais brusquement acuminées, cordées à la base, à bords crénelés, glabres, de 8 à 12 cm. de long, de 5 à 8 cm. de large, trinervèes à la base. Les nervures

(1) Herbier : Aubréville n" 786, 803, 933, 1585.

Noms vernaculaires : difou (abé), atchoumapou (attié), sand (ouolof), ndongo- san (none), boab (Casamance), apia (baoulé), dabadoué (ouobé), broué (yacoba).

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